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Bande de gamins !

Mais pourquoi quelqu’un qui tient un blog sur le changement professionnel traiterait ses lecteurs de gamins ?! Est-il fou ? Ou plutôt joueur ?

Image par Sasin Tipchai de Pixabay 

Je ne me souviens même pas combien de fois j’ai eu peur de contacter des gens importants.
Combien de fois je n’ai pas osé dire ce que je pensais d’un supérieur hiérarchique qui aurait pourtant eu besoin d’entendre ce que j’avais à lui dire.
Combien de fois j’ai été intimidé par quelqu’un.
Combien de fois j’ai été obligé de faire la courbette à quelqu’un que je méprisais parce que les conventions sociales l’exigeaient.
Combien de fois j’ai perdu des occasions en ne passant pas un coup de fil ou en n’envoyant pas un mail à quelqu’un qui me semblait trop inaccessible.

Je suppose qu’on est beaucoup dans ce cas-là.

Mais j’ai récemment pris conscience de quelque chose : Nous sommes tous des gamins apeurés.

Quoi ? Keskidi ? Moi ? Un gamin ? J’ai [Entrez l’âge supérieur à 18 ans qui vous convient ici, merci] balais moi, ch’uis pas un gamin !

Si ?

Si.

La théorie

La théorie est simple, je pense qu’à un moment de notre vie, on nous a dit « Ça y est, tu es adulte ! », on nous a donné le droit de regarder des films olé-olé de façon légale, le droit de voter, de conduire une voiture et de prendre nos décisions sans l’accord préalable de nos parents en trois exemplaires.

Mais étions-nous prêts ? Je n’y crois pas une seconde !

Le fait est qu’à partir de cette majorité acquise, on a été forcé de jouer les adultes.
Oh, certains sont très bons à ce jeu ! Certains jouaient même déjà les adultes bien avant d’avoir la majorité !

Mais vous ne trompez personne ! Je les vois, moi, ces petits moments où la vie vous désarçonne et où votre gamin intérieur tente de revenir. À peine a-t-il pointé le bout de son nez que vous l’avez déjà fait disparaitre par une pirouette d’apprenti adulte !

Vous ratez une marche d’escalier devant tout le monde, le gamin a envie de pleurer de honte. Mais vous, non ! Vous vous relevez dignement, presque comme si tout ça n’était même pas arrivé, vous êtes un adulte, ça ne pleure pas pour si peu, un adulte. Mais vous l’avez vu, le gamin, il était là, prêt de sortir. Heureusement que vous avez réussi à l’empêcher de faire des siennes !

Vous dites une énormité, vous vous en rendez compte. Le gamin va en rigoler. Mais vous non ! Vous affirmez ! Vous avez raison et personne ne vous fera changer d’avis ! Vous êtes un adulte respecté et respectable ! Non mais ho !
C’est marrant, c’est exactement ce que fait un gamin qui veut jouer à l’adulte…

Bon, OK, admettons, on est tous des gamins et ça change quoi ?

Mais ça change tout !

Le héros de votre enfance qui vous impressionne, c’est un gamin !
Le PDG de cette énorme boîte avec qui vous voulez travailler, c’est un gamin !
Le pape, les présidents, les rois, les responsables, les gourous et même Batman, c’est des gamins !

Et quand on est entre gamins, on se fout complètement de savoir qu’untel est responsable de ceci, qu’untel a plus de pouvoir, d’argent ou de Bat-Gadgets ! Quand on est gamins, on joue ensemble et c’est tout ! Y’a que des copains !

N’ayez plus peur de qui que ce soit

La théorie est-elle vraiment vraie ? Je n’en sais rien, c’est ce que je ressens en tout cas. Mais elle m’a donné une sorte de super-pouvoir.

Voir tout le monde comme des gamins, c’est dédramatiser le monde. C’est se dire que tout cet apparat de différences sociales n’est qu’une supercherie.
Vous ne devez être impressionné que par les gens impressionnants pour ce qu’il font, pas pour ce qu’ils sont censés représenter.
Respectez les gens respectables.

Mais n’oubliez jamais qu’on fait tous caca et qu’on va tous mourir.

En se mettant ça en tête, on ne se sent plus tout petit, on se sent égal aux autres et on appréhende moins quand on doit rencontrer ou contacter qui que ce soit « d’important » !

C’est la version universelle du « Imagine que je public est nu » des artistes de scène.

Attention, il n’est pas question de taper sur l’épaule de n’importe qui comme si c’était un copain, nous vivons dans un monde qui demande une certaine dose de réserve. Mais en vous mettant mentalement à égalité avec cette personne, vous risquez moins de perdre vos moyens.

Vous détestez votre job ? Il sera plus facile de négocier des choses avec votre patron. Vous voulez changer de job ? Il sera plus facile de faire les démarches nécessaires. Vous avez changé de job ? Vous pourrez plus facilement rechercher des associés, investisseurs ou clients.

Alors assumez votre gamin intérieur, et laissez-le jouer avec ses copains, ça facilite les échanges.

PS : Bon… OK, quand un copain a des Bat-Gadgets, on lui doit un minimum de respect, mais c’est tout !

PS2 : Si cet article vous a plu, partagez-le, commentez, donnez votre avis, inscrivez-vous à la newsletter, insultez-moi, bref, faites en sorte que mon gamin intérieur se sente soutenu dans ce sacerdoce 😉

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8 commentaires

  • sam

    Bonsoir,

    Ça fait un moment que je vois un peu les choses comme ça. Je ne sais pas si je dois me considérer comme un adulte, pour moi il y a eu continuité en quelque sorte. C’est peut-être pour ça que parfois les gens me trouvent bizarre ?
    J’ai relativement peu de notion de hiérarchie, mais le respect que je dois à toute personne et puis aussi on tient chacun notre rôle.
    En revanche si imaginer l’enfant en eux et les désirs profonds m’attire, les imaginer en situation inconfortable non. Mais peut-être que ça apporte de l’assurance à certaines personnes.

    • Tom Frankson

      Les imaginer en situation inconfortable n’est pas obligatoire, l’idée est surtout de les rendre plus normaux et moins inaccessibles. Moi ça m’aide clairement à ne plus hésiter ou abandonner l’idée de contacter qui que ce soit 🙂

  • Raphaëlle

    C’est drôle, c’est exactement la réflexion que je me faisais il y a quelques jours, que je voulais voir les gens comme juste des humains, des squelettes comme moi, recouverts de muscles et de peau et plein de problèmes eux aussi. Mais pourtant certaines personnes sont vraiment très douées pour me déstabiliser et bien me faire me sentir inférieure parfois, ma capacité de détachement face à l’intimidation dépend beaucoup de ma forme/fatigue. J’ai l’impression qu’il faut quand même un sacré entraînement psychique pour rester droit dans ses bottes en toute situation.

    • Tom Frankson

      C’est vrai que certains jouent très bien aux adultes… Mais souvent, il faut simplement être un peu patient et attentif, il y a toujours un moment où le gamin prend le pas 🙂
      Puis à force, comme Dumbo, on se rend compte qu’il n’y a pas besoin de plume pour voler, qu’il suffit d’avoir confiance en soi 😉

      • Bruno GONZALVEZ

        « […] on se rend compte qu’il n’y a pas besoin de plume pour voler […] »

        Ah bravo, monsieur ! C’est à cause de gens comme vous que de malheureuses jeunes poulettes cèdent à la mode de l’épilation intégrale et se retrouvent du même coup totalement démunies et déplumées, condamnées à errer sur le sol gris et terne de leur poulailler alors que le ciel leur tend les bras.

        Et oui, je sais que même avec des plumes, elles ne pourraient pas aller bien haut de toute façon, mais ce n’est pas la question ! N’essayez pas de retourner la situation à votre avantage.

        Je ne vous félicite pas !
        Signé : Icare (qui aimerait bien voler avec plein de plumes)

  • Bruno GONZALVEZ

    « Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s’est passé. » – Terry Pratchett.

    Personnellement, j’ai toujours du mal à ne pas me considérer comme un gamin. Et pourtant, Dieu sait que ma carte d’identité s’efforce de me ramener à la réalité chaque fois qu’elle en a l’occasion. Et je ne parle même pas du miroir qui s’acharne à me montrer un gars qui n’a rien à voir avec celui que j’ai dans la tête. Mais, rien à faire, ça ne passe pas.

    Et ce n’est pas juste une question d’âge, ni de temps qui passe sans mon accord. Ça, à la limite, je m’en accommode ; après tout, tant que je vieillis, c’est que je suis en vie. Non, en réalité, je crois que mon complexe de l’imposteur est un petit salopard qui s’amuse à me garder mentalement dans les baskets d’un ado de 17 ans, avec tout ce que ça implique de questionnements et de doutes.

    Alors, fatalement, je considère tout le monde ou presque comme supérieur à moi dès lors qu’il semble être relativement adulte. Mais, ça ne me retiens pas de les aborder, au contraire, j’aurais même plutôt tendance à agir comme un gamin qui peut justement parler à n’importe qui sans souci de caste. Le truc, c’est que je me sens un peu ridicule après coup et que j’ai alors la conviction de m’y être mal pris, d’avoir dit des trucs bêtes, d’avoir mérité certains regards condescendants (le plus souvent de la part de ces gens qui se prennent vraiment trop pour des grands), etc.

    Bref, moi je veux bien jouer avec les copains, mais alors faut leur dire, à eux aussi, d’arrêter un peu de se la péter.

    • Tom Frankson

      Bah, les copains qui se la pètent sont généralement trop relous pour qu’on ai envie de jouer avec eux, c’est rien que des nuls.
      Et faut pas se sentir inférieur aux pas-gentils, c’est toujours eux qui perdent dans les films.

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